Hommage à Raymond Labbé...
Merci,
Raymond ! |
Raymond Labbé a quitté la barre.
Il était depuis plus de dix ans, au sein de l’association Hermione Lafayette dont il était l'un des vice-présidents, le pilote du chantier de l’Hermione. Celui qui nous avait fait rêver bien avant le
début du chantier en installant, le temps d'une fête du patrimoine,
dans une des formes de radoub fraîchement dévasées
de l'ancien arsenal de Rochefort, un squelette fictif de la coque de l'Hermione.
C’est parce que les hasards de la vie nous avaient permis de croiser son chemin que nous nous sommes décidés à nous lancer dans ce défi un peu fou au moment même où sombrait le chantier du clipper de Douarnenez et où fleurissaient bien d’autres projets, souvent mieux dotés que le nôtre au départ et qui sont, depuis, restés dans les cartons. C’est dire la place immense qu’a occupée dix années durant à la barre du chantier de l’Hermione, « Raymond », comme nous l’appelions tous avec un mélange d’affection et de respect. Raymond la science, le bien nommé : la science, c’est dire le savoir et l’instinct, l’expérience et l’audace ! Celle de la mer, aimée et apprise très tôt au large de Saint Malo. Celle du bois, de celui dont on fait les bateaux, ceux de pêche puis de plaisance qu’il a construits de ses mains dans son célèbre chantier de Saint Malo ; tous ces bateaux de légende ou de patrimoine qu’il a contribué à réhabiliter ou à faire renaître, à commencer bien sûr par Pen Duick, celui de son ami de toujours Eric Tabarly, mais aussi le Belem, la Cancalaise ; le Renard, le Bel Espoir du Père Jaouen, le Marité sur lequel embarqua Thalassa toute l’année dernière et bien sûr l’Hermione.
Raymond avait su s'entourer et le chantier va donc continuer et même s 'accélérer, comme prévu, en 2006. C'est notre dette vis à vis de lui et la meilleure manière de lui exprimer notre gratitude. Nous avons eu le privilège durant ces dix années de connaître et d'aimer un grand monsieur, un de ceux qui grandissent ceux qui ont la chance de les croiser sur leur route. Merci, Raymond, de nous avoir donné ce privilège comme le courage et l'envie d'aller au bout de nos rêves, ces rêves qui étaient aussi les tiens et qui continueront de porter ton nom.
Le 8 décembre 2005 |